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aimables. Elles nous mettent dans l’intimité de la cour de Vienne et témoignent des mœurs simples et familiales qui y règnent. « Maman, dit la petit Louise en parlant de sa jeune belle-mère, cause et lit toute la soirée avec moi. L’empereur fait des excursions dans la campagne avec ses filles. » Ces petits voyages amusent Louise extrêmement, « parce que, dit-elle, mon cher papa a la bonté de m’enseigner une quantité de choses ». Une des lettres de sa dixième année commence ainsi : « J’ai lu avec grand plaisir que les tourterelles font un nid. » Louise fait des ouvrages à l’aiguille : des habits pour des bébés, des fichus brodés.

À quatorze ans, elle écrit qu’elle a lu les voyages de Zimmermann, et elle ajoute :


J’ai aussi brodé un portefeuille pour papa, dont c’était le jour de naissance hier ; puis j’ai commencé un autre ouvrage dont je t’écrirai plus tard, car c’est une surprise pour maman ; le soir, je tricote un jupon.


La future impératrice des Français était alors une enfant timide, paisible, obéissante, lente, dont le rire et les pleurs ne finissaient point. Son caractère était déjà formé. Elle s’acquittait envers le malheur d’un seul coup, par une crise de nerfs. Au reste, bienveillante à tout et à tous, docile aux hommes, docile aux choses, caressant ses parents, ses amis et les bêtes du bon Dieu. Elle nourrissait des grenouilles et apprivoisait un petit lièvre. C’était la bonne Louise. Mais ceux qui la connaissaient bien lui découvraient un