vois forcé de le dire comme je le sais. Je le dédie à M. F.-A. Aulard, qui recueille avec un zèle infatigable les documents pour servir à l’histoire de l’époque à laquelle il a attaché son nom et sa fortune.
Quand le jeune prince disciple du docteur Zeb succéda à son père sur le trône de Perse, il fit appeler tous les savants de son royaume et, les ayant réunis, il leur dit :
— Le docteur Zeb, mon maître, m’a enseigné que les souverains s’exposeraient à moins d’erreurs s’ils étaient éclairés par l’exemple du passé. C’est pourquoi je veux étudier les annales des peuples. Je vous ordonne de composer une histoire universelle et de ne rien négliger pour la rendre complète.
Les savants promirent de satisfaire le désir du prince et, s’étant retirés, ils se mirent aussitôt à l’œuvre. Au bout de trente ans, ils se présentèrent devant le roi, suivis d’une caravane composée de douze chameaux, portant chacun cinq cents volumes.
Le doyen, s’étant prosterné sur les degrés du trône, parla en ces termes :
— Sire, les académiciens de votre royaume ont l’honneur de déposer à vos pieds l’histoire universelle qu’ils ont composée à l’intention de Votre Majesté. Elle comprend six mille tomes et renferme tout ce qu’il nous a été possible de réunir touchant les mœurs des peuples et les vicissitudes des empires. Nous y avons inséré les anciennes chroniques qui ont