Page:La Vie littéraire, I.djvu/250

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
226
LA TERRE.

Descaves, J.-H. Rosny et Paul Bonnetain. Voici comment le nouveau roman du maître, la Terre, y est apprécié : « Non seulement l’observation est superficielle, les trucs démodés, la narration commune et dépourvue de caractéristiques, mais la note ordurière est exacerbée encore, descendue à des saletés si basses que, par instants, on se croirait devant un recueil de scatologie. Le Maître est descendu au fond de l’immondice. »

Ainsi parlent les Cinq. Leur déclaration a causé quelque surprise. Il y en a pour le moins deux d’entre eux qui ne sont pas tels qu’il faut être pour jeter la première pierre. M. Bonnetain, pour sa part, est l’auteur d’un roman qui ne passe pas pour chaste. Il est vrai qu’il répond qu’ayant commencé comme finit M. Zola, il compte bien finir comme M. Zola a commencé. Mais le manifeste, en lui-même, n’est pas irréprochable. Il contient des appréciations sur l’état physiologique de l’auteur de la Terre qui passent les bornes de la critique permise. Expliquer l’œuvre par l’homme est un procédé excellent quand il s’agit du Misanthrope ou de l’Esprit des Lois, mais qui ne saurait être appliqué sans inconvénients aux ouvrages des contemporains. Les romans de M. Zola appartiennent à la critique, et l’on verra tout à l’heure si je crains de dire ce que j’en pense. Quant à la vie privée de M. Zola, elle doit être absolument respectée ; il n’y faut point rechercher la raison des obscénités qu’il étale dans ses livres. On ne veut pas savoir si