pas à cela quand on a du bon vin dans le corps. » S’il boit beaucoup, il mange à l’avenant. Pendant la guerre de 1870-71, sa table ne cesse d’être abondamment fournie en pâtés, venaisons et poitrines d’oie fumées. « Nous avons toujours été grands mangeurs dans la famille, disait-il devant ces victuailles. S’il faut que je travaille bien, il faut que je sois bien nourri. Je ne peux faire une bonne paix si l’on ne me donne pas de quoi bien manger et bien boire. »
Par un contraste qui fait sa force, cet homme violent, aux appétits impérieux, sait quand il veut se contenir et feindre. Il sait boire, il sait tout aussi bien faire boire les autres. Il aimait les cartes dans sa jeunesse, mais il cessa de jouer après son mariage. « Cela ne convenait pas à un père de famille. » Le jeu ne fut plus pour lui qu’un moyen de tromper son monde. M. Busch nous a conservé à ce sujet un intéressant propos de table : « Dans l’été de 1865, pendant que je négociais la convention de Gastein avec Blome, le diplomate autrichien, je me livrai au quinze avec une folie apparente, qui stupéfia la galerie. Mais je savais très bien ce que je faisais. Blome avait entendu dire que ce jeu fournissait la meilleure occasion de découvrir la nature vraie d’un homme, et il voulait l’expérimenter sur moi. « Ah ! c’est ainsi, pensai-je. Eh bien, voilà pour vous ! » Et je perdis quelques centaines de thalers, que j’aurais vraiment pu réclamer, comme ayant été dépensés au service de