composition historique, l’écrivain qui m’a inspiré les réflexions déjà trop longues qu’on vient de lire, reçut dès l’enfance la forte éducation qui devait le faire historien, si l’imagination ne l’avait pas emporté dans d’autres voies. Il débuta avec autorité par un roman qui présente l’étude d’une maladie mentale dans un milieu historique, l’Aventure d’une âme en peine. Plus récemment M. Gilbert-Augustin Thierry donna le Capitaine sans façon, tableau vigoureux d’une insurrection de paysans du bas Maine en 1813. Mais déjà il avait composé deux histoires « de morts et de vivants », la Rédemption de Larmor et Rediviva. Déjà il était emporté dans ce monde mystérieux où le bon Gleichen passa le meilleur de sa vie. Marfa, qui paraît aujourd’hui, marque le troisième pas dans cette voie. Ce roman ou, pour mieux dire, cette nouvelle, qui forme à elle seule un volume, a été insérée tout récemment dans la Revue des Deux Mondes, sous un titre qui ne subsiste dans le livre que comme sous-titre, le Palimpseste. L’éditeur a craint avec raison que ce mot de palimpseste ne parlât pas à l’imagination des lectrices aussi vivement qu’à celle des lettrés et des savants, à qui ce terme rappelle, si je puis le dire, des émotions intellectuelles d’une vivacité presque dramatique. On nomme palimpsestes comme chacun sait, les manuscrits d’auteurs anciens que les copistes du moyen âge ont effacés puis recouverts d’une seconde écriture, sous laquelle on peut faire reparaître parfois les premiers caractères. Le
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