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« Nos délégués se rendront en outre dans toutes les localités d’où ils recevront une demande. »

Nous avons reçu en outre, par une voie indirecte, le numéro 104, du 20 novembre, du journal la Accion Socialista, periòdica sindicalista revolucienario, imprimé, lui aussi, clandestinement. La rédaction s’exprime ainsi : « La Accion Socialista ne respectera aucun état de siège et continuera à paraître tant qu’un de nos camarades sera libre. Toutefois, il ne nous est pas possible de publier ce numéro dans le format accoutumé, parce que nous avons dû changer d’imprimerie et transporter notre matériel en lieu sûr mais dans des conditions incommodes. » Ce vaillant journal reproduit l’appel du Conseil confédéral de la C.O.R.A., et flétrit les actes du gouvernement argentin dans une série d’articles intitulés : « L’exécution du bourreau » ; « L’état de siège » ; « Brutalités policières dans les locaux ouvriers » ; « La presse vendue » ; « La leçon des faits ».

Comme on le voit nos camarades de la République Argentine ne se sont pas laissés intimider par les mesures destinées à paralyser leur action et à briser leurs organisations. Malgré les menaces, malgré les actes tyranniques de l’autorité, les organisations tiennent bon et affirment leur existence. Mais la propagande publique se trouve momentanément gênée et peut-être le gouvernement a-t-il réussi, en jetant en prison tous ceux de nos camarades qui rédigèrent les organes du syndicalisme révolutionnaire, à empêcher la presse ouvrière de continuer à faire entendre sa voix, car nous n’avons reçu aucun journal de Buenos-Aires postérieur à la fin de novembre. Nous recevrons sans doute avant peu de nouveaux renseignements, et nous savons d’avance que de cette lutte contre l’arbitraire, nos camarades, comme l’écrivait le Conseil de la Confederacion Obrera Regional, « sortiront avec honneur ». Ils peuvent compter, il est nécessaire qu’ils puissent compter sur la solidarité du prolétariat organisé de tous les pays du monde.

James Guillaume