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en party contre la Foy publiquement donnée : teſmoin la cruelle eſperance que pluſieurs auoient conceuë de tirer ce qui reſtoit de ſang au peuple, par le moyen des nouueaux preſts. Toutes infractiõs que ſon Alteſſe n’a pû ignorer, non plus que le tranſport des threſors de la France en Italie, & le prix immenſe des pierreries de Mazarin, acheptées par toute l’Europe de la plus pure ſubſtance de l’Eſtat. Le Prince n’eſt donc pas perſuadé par la Iuſtice de la cauſe, & Dieu veuille qu’vne ombre de Gouuernement qu’il a par dependance d’vn Eſtranger, & qu’il pourroit auoir par luy meſme, ne luy faſſe pas dauantage renoncer aux intereſts de ſes parents, & à ceux de ſon ſang & de ſa mais on, qu’il vient nouuellement d’immoler à l’impitoyable fortune d’vn Sicilien.

Le deſſein de l’Abbé de la Riuiere, en faiſant ſortir ſon Maiſtre par cette faulſe crainte, qu’autremẽt Monſieur le Prince gouuerneroit tout, & conduiroit le Roy & la Reyne où il luy plairoit ; c’eſt de mettre toute la France en vne rupture ouuerte auec le Cardinal, lequel venant a ſuccomber, luy laiſſe l’entrée libre au Miniſtere, ſous l’authorité de l’Oncle du Roy.

Le Duc d’Orleans, qui eſt dans vne experience conſommée de la bonne & de la mauuaiſe Fortune, & à la viuaçité de l’eſprit duquel il ne manque rien, que de vouloir effectiuement ce qu il veut : Cét Herôs de Grauelines croit faire beaucoup cõtre celuy de Dunkerque, en ne faiſant rien ; & que demeurant en puiſſance de s’entremettre de la Paix quand il luy plaira, auec la benediction de tout le monde, il charge Monſieur le