LA VERITE' RECONNVE,
Ou
LES INTRIGVES DE S. GERMAIN.
’EST la couſtume des meſchans Miniſtres
d’Eſtat, de ces peſtes nées à la
ruïne du genre humain, de ces monſtres
qu’on deuroit étouffer dans le berceau,
ſi par quelque ſcience de l’aduenir
on pouuoit préuoir leur tyrannie : C’eſt l’art impie
& funeſte de ces effroyables fleaux de la nature, de
couurir leurs abominables deſſeins de belles & de
ſpecieuſes apparences, & d’impoſer à la credulité
des peuples par la Foy, la Iuſtice & la Pieté. Veritables
Athées, qui prophanent impudemment le
nom de Dieu & celuy des Roys ; & bien loin de ſe
deuoüer à leur ſeruice, les font, par vn horrible renuerſement
de tout ordre, ſeruir à leur ambition, à
leur auarice, & à leur vengeance.
Tout ce qu’on fait maintenant à Sainct Germain porte le nom de l’authorité Royale : Ce n’eſt que pour reparer, diſent-ils, l’iniure faite à la perſonne du Prince, ce n’eſt que pour ſatisfaire à la Regence bleſſée, & raffermir le Throſne eſbranlé par l’attentat des Factieux. Comme ſi l’authorité du Roy n’eſtoit pas plus violée par l’abandonnement de la Catalogne, & de nos autres Alliez, par le deſeſpoir