Elle introduisit le premier lion, le second, le troisième. Deux lionnes entrèrent également en rampant, la mine sournoise, les babines retroussées. Puis, ce fut le tour des quatre ours blancs, particulièrement sauvages.
Les bêtes, cependant, se rangèrent autour d’elle, sans manifester leur mécontentement plus particulièrement que de coutume.
Les lions, de superbes africains, à la noire crinière, frappaient nerveusement le sol de leur queue, bâillaient et secouaient la tête, oppressés par l’atmosphère orageuse. Par moments, leurs prunelles métalliques jetaient des lueurs ; des ondes passaient sous leur pelage sombre.
Sapho, nue sous un maillot couleur chair, étalait la gloire de son beau corps, et, comme une idole, s’érigeait au milieu de la cage. Elle arrondissait les bras, prenait des poses plastiques avec, comme défense contre une attaque possible, la puissance de son regard.
Les hommes ne se rassasiaient point de la contemplation de sa grâce voluptueuse. Chaque jour, on lui faisait prolonger ses exercices troublants, car aucune autre femme n’eût osé