avec des tigres royaux et des ours blancs, particulièrement sauvages. Malgré les avertissements des gardiens, elle avait négligé certaines précautions utiles et l’un des ours l’avait prise entre ses pattes. D’abord, elle s’était défendue à coups de cravache, puis elle avait déchargé son revolver à bout portant sur la bête. Faisant face aux félins qui, à leur tour, se préparaient à l’attaquer, elle était sortie en appuyant les mains sur sa poitrine d’où le sang coulait à flots. Bien des fois, la dompteuse avait été blessée, car les fauves ont des revanches inattendues ; les plus soumis, en apparence, ne sont pas toujours les moins à redouter, et, sous certaines influences mystérieuses, l’instinct sanguinaire triomphe tout à coup, se déchaîne avec une impétuosité inouïe dans la haine sournoise des longs mois de soumission et de captivité.
Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/88
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
83
SAPHO, DOMPTEUSE