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SAPHO, DOMPTEUSE

fit la petite, en examinant à son tour ses doigts roses.

— C’est dans ta main, dans ton sourire, dans tes yeux… Tu as tout ce qu’il faut pour réussir et plumer les pigeons naïfs !… Ton nez friand de vice et d’intelligence, ton minois futé, jusqu’à ta voix un peu rauque, te vouent aux destinées glorieuses.

Et moi, fit Malaga, en tendant ses paumes, tandis qu’Arlette, toute joyeuse, sautait sur les genoux d’Yves Renaud et l’embrassait derrière l’oreille.

— Toi, tu aimes trop l’amour pour savoir t’en servir. Qui se donne trop ne glane rien.

— Comment, rien ?… Est-ce que je finirai dans la misère ?

— Presque… à moins que tu ne changes avant la chute de tes charmes, ce qui est peu probable.

— Quoi ?… Les hommes seraient à ce point ingrats ?…

— Certes, et plus encore.

— Hé !… là… Nous protestons !… s’écrièrent