page… Comme dans la féerie qu’on joue au théâtre du « Prince Charmant »… Veux-tu ?…
L’Espagnole embrassa la fillette, qui, très fatiguée, commençait à avoir sommeil.
De violentes senteurs flottaient dans l’air : odeurs de chairs, de fards et d’aromates, mêlées aux relents des cigares. Les lueurs des globes électriques piquaient des éclairs sur les seaux argentés où se gelait l’extra-dry.
Arlette et Faustine, maintenant, se bourraient de concombres et de tomates crues. Malaga mangeait des piments doux et des olives, grise déjà de baisers et de rires.
— Attendez donc, vous n’aurez plus faim pour le reste, fit Ludovic.
— Moi, je n’aime que la salade très vinaigrée, le beurre et les radis roses.
— Oh ! la salade ! je ferais des folies pour en grignoter sur pied, comme les escargots, s’écria Arlette qui mangeait les hors-d’œuvre à même le ravier.
Mais l’on servait la viande froide, les tranches de filets roses, les ailes de poulet dans la gelée tremblotante, des écrevisses, des pâtés truffés,