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SAPHO, DOMPTEUSE

Ce fut une folie. Les femmes, sur le divan, se décolletèrent de même, à grand renfort d’épingles, assurant qu’elles ne craignaient pas la comparaison. Elles avaient passé un nuage de poudre de riz sur leurs épaules et s’étaient retouché les yeux et les lèvres, en se prêtant le crayon noir et le crayon rouge que possédait Malaga.

Miette faisait des culbutes, marchait à quatre pattes en imitant le rugissement du lion.

Malaga la prit dans ses bras.

— Tu ne seras donc jamais sérieuse ?… Il y a des messieurs, ici, qu’il faut séduire, et ce n’est pas en faisant la bête que tu trouveras un galant.

— Je me moque bien des hommes ! s’écria la gamine, en embrassant sa grande amie. Est-ce qu’on ne peut pas s’en passer quand on travaille et qu’on est honnête ?…

— Les amoureux donnent de belles robes et des bijoux.

— Bah ! les femmes en donnent aussi, quelquefois, et elles sont bien plus gentilles… Je ne te quitterai plus, Malaga ; je serai ton petit