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SAPHO, DOMPTEUSE

aux longues veilles, sont comme anesthésiés, une de cet nuits veules, pendant lesquelles tout ce qui s’amuse est sans entrain, où l’air capiteux de la ville semble charrier des bouffées de paresse.

Les hommes, des viveurs de vingt à trente ans, fument mollement, les coudes sur la nappe. Ils sont tellement perdus dans les nuages que produisent leurs cigares qu’ils semblent des corps immatériels et que leurs voix résonnent plus lugubrement, parties de ces bouches presque invisibles.

— L’on étouffe ici, fit l’un d’eux. Ouvre donc les fenêtres, Ludovic.

Ludovic s’exécuta avec un bâillement profond.

— Nos princesses sont en retard, reprit le jeune homme qui avait déjà parlé, un étudiant de vingt-deux ans, maigre et blafard, qui dépensait en fêtes de toutes sortes l’argent envoyé par sa famille.

— Moi, reprit Ludovic Nandel, le plus âgé de la bande, je me suis offert Faustine, la femme fatale au marc de café.