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SAPHO, DOMPTEUSE

deux, qu’eussé-je gagné à me jeter entre toi et ta maîtresse ?…

« Mais elle a expié sa faute, et je te dis : je t’ai aimé, je t’ai toujours aimé, je t’aime encore, et si j’ai souffert éperdument dans mon amour, lorsque j’ai senti que tu te détachais de moi, maintenant je n’ai plus ni colère, ni rancune. J’ai pleuré sur mon délaissement ; pourtant je t’excuse de l’outrage dont tu m’as frappée, car tu ignorais la profondeur de ma tendresse !… Viens ! Viens ! mon Christian… Je t’attends avec impatience, je meurs du désir de tes baisers !.

« Sapho. »

« Tu me trouveras dans ma loge, près des fauves mes amis. »

Peut-être le comte de Sazy attendait-il cet appel généreux, car il eut un frémissement de joie en lisant la lettre de son amie.

Avec une hâte fiévreuse, il termina sa toilette, et se dirigea vers l’établissement où se donnaient les représentations de la dompteuse.