Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/284

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
279
SAPHO, DOMPTEUSE

mobiles, aux diamants des belles filles, dont les paupières peintes laissaient filtrer un regard prometteur.

Dans un fiacre se trémoussaient Miette et Malaga, qui s’étaient offert un plein jour de vacance. Sapho, dans un coupé de louage, promenait aussi sa beauté langoureuse pour se reposer des représentations tumultueuses du music-hall. Elle avait, auprès d’elle, Faustine, qui, depuis la défection de Melcy, était devenue sa meilleure amie.

Les deux femmes causaient avec animation.

— Me faire cet affront !… soupirait la dompteuse ; j’ai failli tomber au milieu de mes fauves ! tant la douleur et l’indignation ont été vives.

La pythonisse haussa les épaules.

— Cet amour te perdra. Et puis, pourquoi attacher tant d’importance aux actions d’un fou ?…

— Fou ? L’est-il vraiment ?…

— Tu ne saurais en douter, après toutes les fantaisies extravagantes qu’il ne cesse de commettre.