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SAPHO, DOMPTEUSE

petites femmes y exhibent des robes et des chapeaux qu’elles n’oseraient porter ailleurs ; les hommes y adressent encore la parole aux femmes, avec une courtoisie et une bonne grâce qui, depuis longtemps, ne se rencontrent plus dans les salons.

Sur l’avenue, les autos mettent leurs notes éclatantes dans le délicieux cadre des frondaisons printanières ou automnales.

La grande mode est de se montrer dans de superbes limousines, trente chevaux, non plus avec l’ancien costume de scaphandrier qui rendait grotesque la plus jolie femme, mais en toilette somptueuse de dentelle, de soie ou de velours, perles au cou, plumes retombantes sur le corsage clair aux broderies précieuses.

Razini examinait curieusement toutes les promeneuses, sachant que Melcy, à cette heure, se rendait chaque jour au Bois dans sa limousine capitonnée de satin blanc.

Devant les yeux de l’aventurier le défilé continuait, semblable à une apothéose. Les rayons solaires s’accrochaient aux glaces des landaulets, au vernis brillant des coupés auto-