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SAPHO, DOMPTEUSE

charme physique incontestable, en faisaient une créature des plus dangereuses.

L’homme qu’elle avait rencontré chez une étoile de la galanterie, était aussi foncièrement dépravé qu’elle et plus redoutable encore. Il jetait l’argent par les fenêtres, bien qu’on ne lui connût aucune fortune et qu’il n’eût aucun moyen d’existence avouable.

Il se disait Italien, vivait d’expédients et s’entourait de mystère.

Ses grands yeux noirs, sa moustache retroussée, ses épaules de lutteur, plaisaient à certaines femmes qui recherchent plus la force physique que la délicatesse de l’esprit.

En revenant de la représentation de l’Olympia, Nora avait permis au comte Razini de monter chez elle, et, tout de suite, il lui avait prouvé sa reconnaissance par une ardeur sans pareille.

Maintenant, étendus côte à côte dans le lit ravagé, ils devisaient mollement, et la jeune femme ne pouvait voir le dur et cruel regard de son amant qui ne déguisait plus l’expression de sa physionomie.

Razini songeait qu’il avait épuisé ses dernières