Page:La Vaudère - Sapho, dompteuse, 1908.djvu/26

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
21
SAPHO, DOMPTEUSE

fière panthère aux regards nostalgiques !… Tes caresses sont plus douces que celles des hommes ; tu t’es donnée à moi sans réserve et sans regret. Que d’heures nous avons passées en des songes où notre désir de liberté se grandissait de la solitude et du silence !… Car je t’ai emmenée dans ma petite loge perdue dans un fouillis de coussins et de soies !… J’ai reposé ma tête sur ton pelage sombre, et de mystérieuses étincelles ont jailli de ton corps pour embraser mes veines !…

Mirah fit entendre une plainte voluptueusement graduée et elle allongea sa patte de velours vers le sein de la jeune fille.

— Oui, tu me veux, tu souhaites la pression de mon bras sur ton échine, le baiser de mes lèvres fraîches, le frôlement de ma chevelure parfumée !… Tes narines se froncent de convoitise, et tes yeux dardent des lueurs fulgurantes !… Ah ! mon ardente Mirah ! ma belle amoureuse ! Je sais bien que tes caresses sont sans danger, que jamais je ne connaîtrai la menace de tes griffes !…

La panthère frottait son dos contre les bar-