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SAPHO, DOMPTEUSE

corps tendu dans le vide, des poids considérables.

— Bravo, Faustine ! criait Melcy, en jetant sur la scène un gros bouquet de roses, qu’elle venait d’acheter à une frêle marchande qui passait dans le couloir.

Laroube était fier de sa maîtresse. Ses petits yeux luisaient dans sa face poupine.

— Voulez-vous d’autres fleurs ? demanda-t-il.

— Oui, oui, d’autres roses pour Sapho.

— Je vais en chercher, dit la marchande.

— C’est cela ! apportez-moi ce que vous avez de mieux. C’est pour l’étoile de ce soir.

Christian, plongé dans une sorte de rêve morbide, ne semblait pas s’apercevoir de ce qui se passait autour de lui. Une atmosphère de tristesse l’enveloppait, une atmosphère qui n’avait pas d’affinité avec l’air surchauffé du théâtre. Une sorte de vapeur ocreuse, à peine visible, flottait pour lui sur tous les visages, leur donnant, comme à ceux de la scène, une apparence irréelle de figures de cire.