mais, rendue à la liberté, à l’espace, tentée par la proie facile, elle devenait un adversaire redoutable.
Comme par magie la ménagerie s’était vidée ; hommes et femmes détalaient en toute hâte, cherchant un refuge dans les maisons, les boutiques, les chalets et même sur les branches des tilleuls et des marronniers.
Les oiseaux battaient de l’aile, s’envolaient, disparaissaient dans le blanc des nuages ou les lointains verdoyants.
Martial s’était élancé avec un revolver, mais Sapho l’avait arrêté.
— Il ne faut pas tuer cette bête, qui est une des plus belles de la ménagerie. Laissez-moi faire, dit-elle, je la ramènerai.
— Mais, tu risques ta vie !… Fatma en liberté est mille fois plus dangereuse que dans sa cage.
— Bah ! je ne la crains point.
— Au moins, prends une arme pour te défendre.
— Non, non, fit la dompteuse, qui courait déjà dans la direction que le fauve avait suivie.