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SAPHO, DOMPTEUSE

de ce que tu possédais ; Sapho n’a aucun bijou.

— Elle n’en désire pas.

— C’est par délicatesse, je la connais bien ; elle t’aime trop pour exiger de toi autre chose que des caresses… Ah ! si elle savait !…

— Chut ! fit Christian, en étouffant sur les lèvres de sa maîtresse la révolte de sa conscience.

La chambre à coucher de Melcy respirait d’enivrantes senteurs, sous ses tentures de velours et de soie. Elle était tendue d’une étoffe ancienne, bleu pâle, semée de fleurettes d’argent. Les rideaux des fenêtres, les portières, les sièges, les tapis étaient de la même teinte mourante. Des liserons bleus, au plafond, contenaient les pistils électriques ; d’énormes peaux d’ours blancs ouataient le sol ; le lit, élevé sur deux marches, était laqué de blanc avec des incrustations d’argent cabochées de turquoises ; une petite couronne de liserons bleus lumineux était tenue au-dessus du chef par deux faunesses de marbre blanc.

Le dessin des étoffes soyeuses s’arrondissait