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SAPHO, DOMPTEUSE

homme a été mon mari et qu’il a voulu me tuer dans un accès de démence. Je porte encore la trace de son crime… Oui, oui, Christian, tes regards ne m’épouvantent nullement, et je dirai bien haut que ta place est toujours dans une maison de fous, car tu n’es pas guéri.

— Faites-la taire ! sanglota le comte de Sazy.

— Pourquoi me tairais-je ?… On m’insulte et je me défends. Rien de plus. Il y a du danger à recevoir les déments ; je le répète pour la sécurité de tous. Celui-ci a déjà été enfermé plusieurs fois, mais, toujours, des influences puissantes l’ont délivré trop tôt. Sa présence est une menace permanente.

Christian se crispait de rage, tandis que Nora le fixait de ses prunelles noires, méprisantes et cruelles.

— Fouillez-le, reprit-elle, je gage qu’il a sur lui des armes dont il n’hésiterait pas à se servir dans un de ses brusques accès !…

Laroube tremblait de tous ses membres.

— Faites sortir ce jeune homme, glissa-t-il