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SAPHO, DOMPTEUSE

chargeaient d’amoureuses langueurs, les valets, discrets et corrects, passaient le consommé de volaille, les truites glacées vénitienne, les laitances de carpes, le chaud-froid de faisans truffés, la croustade de perdreaux, les foies gras glacés au sherry, les salades de truffes, les glaces, les paniers de fruits.

Le Château-Yquem, le Chambertin, le Rœderer déliaient les langues, et, plus pressantes, se faisaient les étreintes secrètes, les sollicitations.

Les femmes avaient laissé tomber les dentelles de leurs corsages ; leur rire sonnait haut et la pointe de leurs seins tumultueux rosissait, parfois, sous les tulles saccagés.

Ludovic Nandel, à demi renversé sur sa chaise, répondait mollement aux agaceries d’une jolie fille, vêtue de soie rose peinte et de point d’Angleterre. Il examinait les pièces d’orfèvrerie, les guirlandes électriques, qui couraient sur les nappes, sur les murs, sur les plafonds, voilant leurs pistils flamboyants au cœur des roses, des lis et des orchidées.

Yves Renaud, blotti contre une brune plan-