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SAPHO, DOMPTEUSE

aux domestiques, bien stylés, qui s’étaient présentés, et l’huissier, planté, immobile, devant la porte des salons, avait lancé leurs noms d’une voix sonore.

Melcy, souriante, s’avança vers eux et les présenta à Joseph Laroube, le généreux protecteur, qui lui permettait d’étaler tout ce faste insolent.

Des jeunes femmes étaient assises en cercle, montrant leurs épaules et les volutes compliquées de leur chevelure. Des hommes élégants et corrects se penchaient sur elles comme pour cueillir leurs regards et leur sourire.

Des tulles, des soies opalines, des dentelles arachnéennes voilaient à peine les grâces voluptueuses de toutes ces belles filles déshabillées par le bon faiseur.

Melcy, dans une robe onduleuse, diaphane, d’un ton si doux de rose effeuillée qu’il se confondait avec sa chair, écoutait le gros industriel dans une pose extatique. Elle fermait et dépliait son éventail d’écaille blonde, incrusté de brillants, avec un léger tremblement des doigts qui révélait son trouble intérieur. Par moments,