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SAPHO, DOMPTEUSE

les fleurs qui m’étaient destinées sont déjà flétries et, pourtant, je n’ai pas voulu les prendre… Nie encore ton intention maligne ?…

La pythonisse ne se fâcha point.

— Tu as touché mes verveines, dit-elle, cela a suffi.

— Alors, je tromperai Sapho ?

— Tu la tromperas !

— Mais je l’adore !…

— En es-tu bien certain ?… Déjà tu as désiré la voir mourir sous la griffe de Mirah !…

— J’étais sous l’empire de la démence.

— Et tu n’es point guéri.

Le jeune homme courbait la tête, tandis que Melcy, qui gardait le silence, ramassait curieusement les verveines, déjà desséchées et jaunies.

Christian n’était point libéré, en effet, des anciennes hantises. Peut-être, ne lui eût-il fallu qu’une amoureuse et non point une amante, Peut-être, eût-il dû prendre l’exemple de Ludovic Nandel, de René de Pragues et d’Yves Renaud qui avaient répudié toutes les ballades du sentiment. Ces jeunes gens, lorsque sonnait