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SAPHO, DOMPTEUSE

dégénérescences physiques et intellectuelles dont il lisait la description dans ses bouquins préférés. Il avait, par moments, le pressentiment qu’il ne lui faudrait pas grand’chose pour chasser la raison si difficilement reconquise. Il perdait la direction de sa volonté, de sa vigilance à réprimer toute violente émotion, toute contrariété ou toute joie excessive.

Il lui manquait un but grand, généreux, passionnément cherché à travers les obstacles, un but qui aurait été l’îlot sauveur dans le naufrage des illusions. Mais, sa fortune lui ayant toujours permis de vivre dans l’oisiveté, il ne trouvait plus l’emploi de ses forces intellectuelles, de ses capacités de travail.

Pendant les rares absences de Sapho, Melcy l’entraînait au fond du jardin, se faisant câline et lascive.

Je suis aussi jolie que ta maîtresse, disait-elle, pourquoi ne veux-tu pas m’aimer ?…

— Je t’aimerais, peut-être, si je n’avais au cœur un autre amour.

— C’est donc que tu songes déjà à moi ?…