geant sur les mailles fines. Je penserai que vous avez pour moi un peu de la tendresse que vous portez à Sapho.
Il la regarda avec surprise.
— Sapho m’a accordé une affection que je ne mérite guère ; comment ne lui en aurais-je pas de gratitude ?
— Oui, vous avez souhaité sa mort et elle vous a pardonné. C’est beau, cela !
— J’agissais dans une sorte de démence qui me fait horreur à présent.
— Bercez-moi… encore !… toujours !… Il me semble que vous m’emportez dans un chemin enchanté, fleuri de corolles prodigieuses, de plantes souples formant un velum bruissant sur nos têtes, et mes cheveux sont pleins de pétales embaumés.
— Sapho nous cherche peut-être…
— Bah ! elle saura bien nous trouver… Nous ne faisons rien de mal ?…
— Non ! mais, j’ai promis…
— Promis quoi ?… Êtes-vous donc un caniche que l’on tient en laisse ?… Ah ! comme l’amour vous change un homme !