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SAPHO, DOMPTEUSE

riant à sa maîtresse, improvisant pour elle un sonnet moqueur :

La femme et la rose ont, sans cesse,
Montré leur charme décevant ;
Autant en emporte le vent,
Rose d’avril, blanche maîtresse !

La rose est une pécheresse,
Pendant, après, et même… avant,
Comme la femme, bien souvent,
Qui se donne à qui la caresse.

Rose et femme — c’est un secret
M’ont retenu dans la forêt…
Je le dis, sans épithalame.

Mais, je ne suis pas un voleur ;
Est-ce une rose ? Est-ce une femme ?
Je sais que j’ai pris une fleur !…

— Certes, tu as pris une fleur, méchant !… J’aurais pu être rosière avant ce premier baiser.

— Oui, ma toute chérie.

— C’est pour cela que Mirah te déteste, à ce point, et rugit lorsque tu me caresses.

— Mais, moi aussi, je suis jaloux des baisers que tu lui donnes.