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IV

Fœtus et Salamandres

Je t’aime, ô ma maîtresse, ainsi que le ciel bleu,
Les brises, les parfums, les monts, les bois, les ondes,
Les rires, les chansons, les extases profondes
Et les baisers de feu !

Je t’aime, ô ma maîtresse !… À ta bouche sans trêve
Se suspend mon désir, papillon enchanté !
Et j’ai connu par toi l’ardente volupté
De posséder mon Rêve !

J’ai clos sur ta caresse éperdument mon cœur,
Afin qu’en souvenir, prisonnière et vibrante,
Elle me donne encor la secousse enivrante
De ton spasme vainqueur !

Si l’amour dans les cieux renaît pour ses fidèles,
Ma maîtresse, je veux sur tes lèvres mourir,
Pour garder du baiser, qu’elles feront fleurir,
Les roses éternelles !