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LES ANDROGYNES

Fiamette, alors, racontait sa visite de la journée, ne se lassait pas de donner des détails.

— Figure-toi que Jacques n’est pas venu une seule fois prendre de ses nouvelles !… Et, pourtant, il lui doit la vie… Ce coup de couteau lui était destiné.

— Comment le sais-tu ?…

— Par la petite Zélie qui m’a tout raconté… Oh ! la charmante et douce créature !… Il paraît qu’André toujours lui parlait de moi !… Elle a été bien malheureuse !

— Je ferai quelque chose pour elle, dit Nora, si elle est vraiment si intéressante.

— Plus que tu ne saurais croire…

Et Fiamette disait l’odyssée de la pierreuse, les mauvais traitements qu’elle avait subis, les exigences de sa sœur Lucienne et du grand Charles, qui la rouaient de coups lorsqu’elle n’avait pas accompli sa besogne honteuse.

Mais la Comète s’assoupissait, et son visage terreux, déjà recouvert du masque de la mort, angoissait la jeune femme qui s’agenouillait au pied du lit, fermait les