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LES ANDROGYNES

qu’elle se résignerait à n’être qu’un petit animal de joie, sans espoir de bonheur. Elle ne voulait rien que consoler, semer un peu d’oubli dans de brèves minutes.

Il ne répondait pas, l’âme lointaine, et elle s’agenouillait à ses pieds, faisait ses mains prisonnières, et, le regardant de ses grands yeux purs, lui demandait pourquoi il ne voulait pas.

— Qu’est-ce que cela fait, puisque tu me quitteras tout de suite après ?

Et lui, pour l’éloigner, trouvait des arguments :

— Si je te prenais, je ne t’aimerais plus.

— Je ne désire pas que tu m’aimes, puisque je t’aime pour deux. Prends seulement du plaisir, cela calmera ton cœur.

— Non, Zélie, il ne faut pas. Je suis bien ainsi, mon esprit est confiant. Il me semble que je respire dans un bois de roses, après avoir traversé les plaines fiévreuses et les marais pestilentiels qui donnent la malaria.

Elle secouait la tête, en riant, et, pour le