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LES ANDROGYNES

fraîche, malgré les ignominies de l’entourage.

À Zélie, également, il avait raconté le passé, et comment il avait quitté sa maîtresse, qui prétendait le faire vivre avec l’argent des autres. Il avait fui, plein de honte et d’indignation ; cependant, son cœur souffrait toujours, ses lèvres gardaient l’empreinte des anciens baisers, et ne sauraient point trouver de saveur aux caresses nouvelles. Un envoûtement de souvenirs l’attachait à l’amie indigne qu’il adorait et maudissait, tour à tour.

— Et tu as quitté ton nid d’amour ?…

— Il le fallait bien.

— Pourquoi ?

— Parce que… parce que… tu ne comprendrais pas, petite Zélie, si je te le disais.

— Ah !… Comment était-ce chez toi ?

— Banal, pour les autres, sans doute, adorable pour mon cœur d’amant… De la mousse et des fleurs… Juste la place de nos deux tendresses…

— Tu retrouveras ta Fiamette.

— Jamais !