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LES ANDROGYNES

— Non.

— Alors pourquoi restes-tu avec lui ?…

— Parce que j’en ai peur…

— Il te bat ?…

— Souvent.

— Quand tu ne rapportes pas assez d’argent ?…

Elle baissa les yeux, fit mélancoliquement un signe affirmatif.

— Il faut te sauver, tâcher de te placer quelque part…

— J’y ai songé, dit-elle vivement, et tu m’aideras !

— Moi ?…

— Que veux-tu que je fasse toute seule ?… Je ne suis pas assez forte, et puis, je n’ai pas d’argent… Charles me prend tout ce qu’on me donne… Appelle-moi Zélie…

Comme André songeur considérait l’enfant, elle tâcha de nouveau de l’entraîner.

— Viens toujours avec moi, et, si je ne te plais pas, j’irai chercher ma sœur qui est une femme, déjà… Ma sœur Lucienne… Elle est très jolie…

Le jeune homme eut un pâle sourire