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LES ANDROGYNES

dait-il, en se pinçant le bout de l’oreille, après s’être passé un doigt humide sur les sourcils pour en enlever la veloutine.

— Vous êtes plein de séduction, cher Maître.

— Pourquoi, mon enfant, ne voulez-vous pas être des nôtres ?…

— Je ne sais, murmurait le jeune homme, avec une discrète ironie : je n’ai pas la vocation.

— Hélas ! malgré mes leçons, je n’ai point trouvé en vous l’élève docile que je cherchais. Vous n’avez point l’âme des androgynes divins qui seuls apportent quelque charme à la vie !… Si encore vous étiez un compagnon fidèle, un disciple soumis et compréhensif !

André, résigné, ne ripostait pas, le front douloureux, la pensée vague, presque toujours embrumée par l’abus des narcotiques, et Jacques s’attendrissait.

— Il serait si doux, pourtant, de n’être qu’un, de n’exister que pour cette ardente union du cœur et de l’âme !… Tiens, le scarabée de cette fibule m’égratigne et cette baleine m’entre dans les côtes…