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LES ANDROGYNES

nerai comme un astre glauque ! Tu feras de moi un monstre et un joyau rare ? Une apparition prodigieuse, divine et terrible !…

— Nous en reparlerons dans un mois…

— Non, non, tout de suite, je veux mon araignée !

Et Pascal, avec un doux sourire :

— Tu l’as, mon enfant…

Çà et là, des notabilités littéraires et autres requéraient l’attention, et l’on se chuchotait des noms avec respect ou malice. Des légendes circulaient sur les uns et sur les autres ; il y avait des célébrités de sac et de corde, des réputations à faire frémir les déportés de Nouméa !… Mais les héros de ces aventures… regrettables, semblaient se carrer dans leur turpitude, se glorifier de leur déchéance, se parer, comme d’une fleur à la boutonnière, de leur petite souillure.

Fiamette se rapprocha d’une amie, une rousse à la peau trop blanche, aux longs yeux noirs fiévreux, à la face douloureuse, encadrée de bandeaux rutilants.

— Tu n’as pas vu André ?… Il m’a quittée dès le commencement de la soirée.