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LES ANDROGYNES

assez pour emprisonner, comme en des mains, les seins aux bouts délicats. Les dos accusaient librement leur sillon voluptueux, et la mousse des aisselles embrumait l’or des corselets, fendus comme des élytres de coccinelles.

Vues de près, les formes paraissaient vulgaires, dépourvues de cette harmonie que leur donnent le prestige de la rampe et le mouvement. Les yeux, trop charbonnés, affadissaient les perruques blondes, les pieds gonflés se tassaient péniblement dans les chaussons clairs.

— Tigrane est prête ? demanda Jacques aux petites.

— Tu peux frapper, son vieux n’y est pas.

— Et puis, quand même il y serait, reprit une futée de quatorze ans, on n’est pas jaloux de Monsieur !

— Le vieux de Tigrane et M. Chozelle !… Oh ! là ! là ! ce qu’elle doit dormir tranquille dans sa grotte, la Chauve-Souris !

— Monsieur n’a pas peur qu’on le viole ?…