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LES ANDROGYNES

tion à son entrée dans la loge. Son fin visage contrastait, par un charme tout personnel, une idéale expression d’intelligence et de douceur, avec les faces poupines ou bestiales des filles en renom. Pas un défaut ne contrariait la joie du regard dans l’harmonie de ses épaules, de ses bras ; et de tout son corps charmant, blanc et velouté comme une corolle de magnolia, s’exhalait le parfum de jeunesse.

Francis Lombard, en apercevant André, eut un tressaillement, se leva pour sortir, mais Nora, impérieusement, le retint.

— Mon ami Francis Lombard, dit-elle avec son sourire félin, avait, mon cher André, le plus vif désir de vous connaître. J’espère que, tous les trois, vous voudrez bien me tenir compagnie ?…

— Ah ! murmura Fiamette, depuis qu’il travaille pour Chozelle, André me quitte à tout moment, et je crains bien qu’il ne me soit pas plus fidèle que les autres soirs.

— Chozelle ? une mauvaise connaissance ! fit Nora, mais André est trop psychologue pour se laisser prendre aux pipeaux de ce bel oiseleur !