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LE RÊVE DE MYSÈS

— Je ne le trahirai pas… qu’un seul moment je puisse regarder le visage de celle que tu me caches si obstinément !…

— Non, Mahdoura, n’insiste pas.

— Je t’en supplie !… Vraiment, je suis curieuse de voir cette splendeur surnaturelle que tu ne cesses de me vanter !… Lorsque mes yeux auront constaté ce que tu m’affirmes, je m’associerai de tout cœur à tes admirables travaux. J’irai visiter les étangs lointains, dont seule je connais les mystérieuses profondeurs. Je t’apporterai des plantes, des insectes et des reptiles inconnus.

Le prêtre n’osait accorder à sa maîtresse la faveur qu’elle demandait.

Mahdoura, certainement, reconnaîtrait la reine Ahmosis, et pourrait le trahir dans un moment d’oubli ou de rancune. Dans ce cas, ce serait pour lui la mort ou la réclusion éternelle.

— Je ne puis ouvrir ce sarcophage, murmurait-il, tristement.

— Alors, je n’irai point te chercher ce que tu souhaites !…

Et les jours passaient dans cette obstination, amassant dans le cœur de l’amant des pensées de méfiance et de haine pour l’insoumise.