Mais tel n’était point le désir de Mysès.
— Va, dit-il, me cueillir les plantes fatidiques que tu connais si bien. Grâce à elles, je pourrai redonner la jeunesse à ceux qui vont paraître devant le divin tribunal.
— Quoi ! tu veux ?…
— Oui, Mahdoura, je t’aimerai davantage, si tu consens à me servir, comme par le passé, alors que je n’avais pas encore goûté le miel de tes lèvres.
La jeune fille hésitait.
— J’ai peur de te perdre.
— Tes craintes sont chimériques… Où pourrais-je aller ?…
— Je l’ignore… j’ai peur, voilà tout.
— Tu me retrouveras toujours, en ce logis, au retour de tes courses lointaines, et tu me rendras, par ta soumission, infiniment plus tendre et plus reconnaissant.
— Ah ! je voudrais te croire !…
Il montra le sarcophage d’Ahmosis.
— La femme qui dort là, est plus belle que durant sa vie. C’est grâce aux plantes précieuses que tu m’as apportées que j’ai pu accomplir ce miracle d’embaumement.
— Montre-moi donc ton chef-d’œuvre ?…
Mais Mysès prenait un air désolé.
— Non, je dois garder le secret de la mort.