— J’ai été coupable ! Je me repens !…
— Pourquoi te repentir ?… Nous n’avons fait de tort à personne. Notre jeunesse, notre corps, notre amour nous appartiennent ; nous avons le droit d’en disposer à notre fantaisie.
— Je suis le serviteur des dieux. Pour toi, j’ai trahi mes serments !…
— Bah ! tous les prêtres d’Osiris ont aimé des créatures humaines… Et je ne parle pas des orgies qui profanent, trois fois l’an, le temple d’Hâpi. Les « Pallacides » se livrent aux serviteurs des dieux. Le sacrifice de leur virginité se fait publiquement devant l’autel d’« Isis », la « Nature » primordiale, la « Matrice » universelle !…
— Je n’ai jamais participé à ces cérémonies de luxure.
— Peut-être as-tu eu tort, car tu serais plus indulgent pour toi-même.
— Je me suis consacré à l’embaumement des morts !… Et, depuis de longs jours, j’ai cessé de me rendre dans la crypte du temple d’Osiris. Les « Taricheutes » s’étonnent de mon absence. Les « Paraschites » et les « Clochytes », mal dirigés, ont abîmé les corps de plusieurs dignitaires de la cour. Il faut absolument que je répare leur maladresse.
— Soit, fit Mahdoura, je t’attendrai.