CHAPITRE VIII
Cependant, Mysès de nouveau, songeait à la morte qu’il avait outragée. C’était une torture lente, une lancinante douleur qu’il ne pouvait vaincre.
Et il fermait les yeux pour ne plus voir Mahdoura qui le suivait comme son ombre, obstinée, et féline.
Malgré tout, il la sentait là, vibrante de passion, brûlée d’insatiable convoitise. Elle était séduisante d’amour et de jeunesse, et il voyait, à travers ses paupières closes, la gorge dressée de la fillette, ses épaules, ses flancs, ses jambes harmonieuses et fines. Une fumée voluptueuse s’exhalait d’elle, exaspérant sa chair.
— Va-t-en ! criait-il, j’ai besoin de me recueillir, de prier dans l’ombre pour l’oubli de nos péchés !…
Mais elle se collait à lui.
— Tu n’auras pas, mon cher amant, la force de me chasser après nos joies ardentes ?… Il n’y a pas une place de mon corps que je ne t’aie livrée, ne t’en souviens-tu pas ?… Mon front, mes yeux, ma bouche, mes seins, tout est à toi.