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LE RÊVE DE MYSÈS

astral de l’amante délaissée s’enfuit loin de la demeure profanée avec l’épouvante de ce meurtre d’amour.

Mysès, cependant, revenu à lui, voulut chasser l’impudique, mais il retomba sur son lit, tout étourdi.

Il éprouvait un trouble singulier, un vertige morbide qui le faisaient plus faible qu’un enfant.

Cette crise se prolongea et le prêtre connut de véritables angoisses.

Mahdoura l’entendit parler avec une voix lointaine, mouillée de larmes. Il y avait en lui un être qui gesticulait, implorait, menaçait et un être raisonnable, muet, bâillonné qui assistait à la démence de l’autre et ne pouvait le secourir.

Durant cette fièvre intense, la jeune fille soigna son amant, l’entoura de sollicitude et d’amour, et, quand il se réveilla, guéri, dans ses bras, il n’eut pas le courage de la congédier.