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LE RÊVE DE MYSÈS

gorge se contractait dans un désir impétueux.

Elle l’attira contre elle, lascive et féline, devinant qu’une minute pareille ne se retrouverait peut-être plus, qu’il fallait, dans un coup d’audace, vaincre les dernières hésitations du prêtre.

Passionnément, avec un grand soupir, une sorte de roucoulement pâmé, elle posa ses lèvres sur les siennes, en l’enveloppant de ses bras.

Il ne résista plus, aveuglé, transporté, succombant sous l’affolement subit de ses sens.

Elle avait des baisers profonds qui enchaînaient les énergies, emportaient les volontés dans un vertige éperdu.

Au corps du prêtre, elle enchaînait ses membres souples et puissants, plus follement se collait à lui.

Il sentait ses genoux, ses jambes, ses flancs, ses seins qui brûlaient sa chair. Son souffle, qu’il buvait, le parcourait comme un jet de flammes.

Elle s’aperçut qu’elle allait vaincre. Elle joua, alors, la soumission, s’abandonna, se laissa emporter irrésistiblement vers la couche, près du sarcophage de la reine Ahmosis.

Et la momie royale tressaillit, sans doute, d’indignation dans sa prison dorée ; le double