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LE RÊVE DE MYSÈS

je t’appartiendrai. Nous serons des amants passionnés et nous vivrons heureux dans cette demeure.

Faiblement, il la repoussait encore, se sentant lâche contre cet amour qui le sollicitait de toute la puissance de sa farouche énergie.

— Ah ! que nos baisers seraient doux ! disait-elle ; pour toi, j’inventerais des jeux nouveaux, et jamais tu ne te lasserais de mes étreintes ! Les femmes qui aiment comme moi ne sont pas semblables aux autres !

Un soir, par une chaleur accablante, il ne repoussa pas la jeune fille. Les branches alourdies des mimosas et des tamaris, alignées contre les murs, envoyaient de véhéments aromes et Mysès fermait les yeux, n’ayant plus la force de résister à la charnelle tentation. Ils se trouvaient tout près l’un de l’autre, la main dans la main, voluptueusement attirés par une puissance sexuelle invincible.

Le fluide qui se dégageait du corps de Mahdoura pénétrait le jeune homme, depuis si longtemps sevré de caresses.

Plusieurs fois les cheveux de ténèbres avaient frôlé son visage, les seins durs avaient cherché sa poitrine, dans une offre irrésistible.

Les doigts du prêtre frissonnaient dans les doigts qui, fortement, les tenaient captifs, sa