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LE RÊVE DE MYSÈS

draperies, il s’ensevelissait dans une mélancolique méditation, sans chercher à réagir contre l’idée fixe qui despotiquement le possédait.

Mahdoura, alors, se glissait auprès de lui, appuyait ses lèvres sur son visage, implorait une parole affectueuse. Mais, il ne répondait pas à ces marques de tendresse qui lui étaient pénibles.

Cependant, un sang brûlant bouillonnait dans ses veines ; sa chair appelait la caresse, et l’amante obstinée, sentant confusément cet émoi, ne désespérait pas d’arriver à l’accomplissement de ses désirs.

Au déclin du jour, elle l’attirait dans le jardin, sous l’haleine voluptueuse des roses, puisait de l’eau dans le creux de sa main, et portait à sa bouche cette coupe vivante.

Il buvait, délicieusement ému, puis levait son visage vers la jeune fille.

— Pauvre petite ! disait-il, apitoyé par cette douceur attentive et persistante.

Alors, elle se collait à lui, mendiant une caresse, cherchant un consentement dans son regard.

Pendant longtemps elle revint, ainsi, sans se lasser, gagnant chaque jour un peu d’influence sur le cœur du jeune homme.

— Je t’aime ! répétait-elle. Quand tu voudras,