Page:La Vaudère - Le Rêve de Mysès.djvu/77

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE VI

Mahdoura, chaque jour, revenait chez le prêtre, qui n’avait plus le courage de la fuir. Elle était auprès de lui comme un animal familier et soumis, acceptant ses ordres, supportant ses caprices sans jamais manifester aucune impatience.

Mysès se sentait marcher dans la fatalité, dans la fuite désolée des illusions et de l’espérance. Toutes ses vaines aspirations vers un amour impossible, tous ses désirs, jamais réalisés, de plus en plus, accablaient son esprit.

La crainte de la démence progressait en son âme, et, cependant, avec perversité, il recherchait l’ivresse morbide, et, plus avant, se plongeait dans son mal.

Les artères de ses tempes battaient plus fiévreusement, lorsqu’il revenait du temple ou de la crypte des prêtres embaumeurs ; il lui semblait qu’un danger le menaçait dans cette paix, profonde de la mystérieuse demeure.

Fermant les yeux aux rais de soleil, pleins de poussières dansantes qui filtraient entre les