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LE RÊVE DE MYSÈS

Mysès, qui voulait acheter de nouveaux joyaux pour parer la momie d’Ahmosis, pénétrait dans les faubourgs de Thèbes. Il marchait rapidement, entre les maisons basses, carrées, aux murs peints, à un mètre du sol, de vermillon cru. Du haut des terrasses, qui couronnaient ces constructions sordides, des femmes se montraient, les seins nus sous des colliers de verroteries et de métal, les cheveux courts, étalés en mèches raides autour des joues.

Des pelures de figues et de limons s’écrasaient sous les pas ; une odeur épicée, âcre, fauve, prenait aux narines : relents de musc et de terrains vaseux, de fleurs flétries et de fruits gâtés, nageant au milieu des ruelles dans une eau noire.

Les marchands ouvraient leurs boutiques et s’installaient, comme des idoles, au milieu de leurs joyaux, de leurs coffrets d’ivoire et de nacre, de toutes les somptuosités de leur étalage.

Mysès s’enfonça dans un couloir étroit, sachant qu’il trouverait au bout de ce passage, ce qu’il désirait.

Une porte se présentait, et, de l’index, il frappa trois coups.

Un homme brun et maigre ouvrit, aussitôt, et ce fut un émerveillement.

Il y avait là des boîtes de papyrus, ornées