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LE RÊVE DE MYSÈS

— Et moi, je t’aimerai avec soumission et tendresse, car ton âme doit être bonne ?…

— Viens, sur les bords du Nil, fit une autre, qui était grasse et rieuse ; nous nous aimerons dans les roseaux ! Puis, nous pêcherons des poissons cyprins et nous ramasserons des cailloux polis comme des agates !

Elles l’entouraient, en se tenant les mains ; exécutaient une danse lascive dont il était le centre et lui tendaient leurs lèvres, moites encore des baisers de la nuit.

Avec dégoût, il les écartait, mais elles revenaient, plus obstinées, plus pressantes.

— Je suis un prêtre taricheute, dit-il, j’appartiens à Osiris, laissez-moi regagner mon logis.

Elles se suspendaient à ses épaules, étouffant ses protestations sous leurs baisers.

Enfin, il parvint à les écarter et prit place dans la cange qui, déjà, l’avait amené.

De ce côté du Nil, le coup d’œil était plus imposant encore. Les bûchers commençaient à s’allumer devant les statues colossales d’Ammon et de Thôt, pour les sacrifices qui leur étaient agréables. Dans l’intérieur des temples, les vierges, demi-nues, aux grands yeux brûlés de fièvre, secouaient les amschirs, chargés de parfums et commençaient les danses sacrées.