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LE RÊVE DE MYSÈS

nir d’une morte, je ne puis plus espérer te conquérir, quelque envie que j’en aie !…

Mahdoura montrait des yeux pleins de larmes, et Mysès fut attendri.

— Tu m’aimes donc, vraiment ?…

Elle leva vers lui son regard où luisait de nouveau un rayon d’espérance.

— Si je t’aime !… Comment peux-tu en douter ?…

— Je ne doute plus.

Folle de joie, elle s’abattit sur sa poitrine.

— Ah ! soupira-t-elle, prends-moi… Prends-moi toute !…

Il essaya encore de la repousser, mais, l’air était étouffant, tout chargé des parfums errants venus sur l’aile des brises. Les branches alourdies des mimosas et des grenadiers, alignés contre les murs du jardin, répandaient aussi de véhéments aromes qui grisaient jusqu’au vertige.

Il prit soudain une résolution énergique, ouvrit la porte toute grande.

— Il faut que je parte.

— Partir ?… Pourquoi donc ?…

— Je suis le serviteur des dieux et je dois me rendre au temple d’Osiris pour les habituelles dévotions.

— C’est vrai, fit-elle, tu es revêtu des emblèmes sacrés ?…